poésie verticale
de Roberto Juarroz
Présentation
L’ombre, la lumière, le vide.
L'acteur entre sur le plateau comme dans sa mémoire.
Il est tendu vers un ailleurs. Cherche t-il la complicité du silence ? Où est-il ?
Avec un chant, un harmonica, un accordéon, un djembe, il se met en résonance avec ce qui est là ou bien est-ce le contraire?
Les mots enfouis sortent d'un dedans lointain .
L’air s’imprègne de traces de sons entendus et disparus.
L’acteur se rassemble et se lance dans un corps à corps avec l’absence.
Il brise les mots, balbutie et « laisse les fragments de mots s’assembler tout seul ».
Un geste est supendu, dans un souffle le silence, l’imperceptible est là.
Intentions
Aller vers le dénuement des origines, vers une zone de non savoir
Mettre en résonance dans le silence et le son cet « espace impossible, cet espace indicible » présent en nous.
Être un passeur, accueillir dans le déséquilibre de l’abandon et le vertige du silence, un chant et lui donner un corps pour le partager
Prendre un chemin vers l’être et traverser des contradictions insolubles.
Déjouer la logique, se surprendre
Roberto Juaroz
Poète argentin, né en 1925 et mort en 1995. Toute son oeuvre a été publiée en Argentine et en Espagne et traduite en quatorze langues. “Un des plus grands poètes d'Amérique Latine et sans doute de notre temps. Sa voix est unique, comme est unique sa démarche et la forme qu’a prise son oeuvre poétique, tout entière rassemblée sous le titre lapidaire et énigmatique de Poésie Verticale.
Biographie complète et article de Roger Munier sur le site des éditions Corti
Interwiew de Roberto Juarroz*
Très tôt dans ma vie, j’ai eu le sentiment qu’il y avait en l’homme une tendance inévitable vers la chute. L’homme doit tomber. Et l’on doit accepter cette idée presque insupportable, l’idée de l’échec, dans un monde voué au culte du succès. Mais, symétriquement de la chute, il y a dans l’homme un élan vers le haut. La pensée, le langage, l’amour, toute création participent de cet élan. Il y a donc un double mouvement de chute et d’élévation dans l’homme, une sorte de loi de la gravité paradoxale. Entre deux mouvements, il y a une dimension verticale.
La poésie qui m’intéresse possède l’audace et la nudité suffisante pour atteindre ce lieu où se produit le double mouvement vertical de chute et d’élévation. Parfois on oublie l’une des deux dimensions. Mes poèmes tendent de rendre compte de cette contradiction vitale. Et puis, il y a des moments privilégiés, exceptionnels, où l’on éprouve une variation du rythme du temps, un peu comme si le temps était, à un moment donné, coupé. Il y a là aussi un aspect de verticalité.
* Interview de Jacques Munier pour les Nouvelles littéraires
Un poème
Un rideau de lumière
interrompt l’office des ténèbres.
Alors nous comprenons que la lumière
est aussi un office,
le rite originaire,
la liturgie nue
d’une révélation
sans autre exégèse.
Et l’ombre le sait.
C’est pourquoi elle s’ouvre devant la lumière.
Roberto Juarroz, treizième poésie verticale, édition Corti 1993, p 113, traduction Roger Munier
NicA
Comédien, musicien et auteur, issu d’une famille de théâtre depuis plusieurs générations... suite sur la page biographie
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